Ses débuts

Henri Tudor a probablement commencé à faire des expériences, assisté de son frère Hubert et de son cousin Nikolaus Josef Schalkenbach, pendant ses vacances universitaires. Vers 1881, il raccorde une dynamo Gramme à la roue à aubes du moulin de la propriété paternelle. Pour rendre la tension du courant plus stable et pour combler le besoin constamment variable en énergie, Henri décide d’équiper le circuit d’un accumulateur de sa propre construction. En octobre 1882 l’Irminenhof est ainsi une des premières demeures privées en Europe à profiter de l’électricité à toute heure.

Installations électriques pour l'alimentation en électricité

BÀ l’exposition de Lyon de 1894, Henri Tudor fait, en collaboration avec la maison Lombard-Gérin, la démonstration d’une station électrique comprenant une dynamo et une batterie qui fait briller 500 lampes à 10 bougies pendant 4 heures (150 A sous 115V). Un moteur à gaz actionne la dynamo qui transmet l’électricité au réseau et à la batterie Tudor. Si la dynamo ne produit pas assez de courant pour répondre à la demande, la batterie Tudor intervient automatiquement. Quand la demande diminue, le moteur à gaz peut être éteint et la batterie est la seule à fournir l’électricité, mais seulement pour une très courte durée ou l’énergie peut être fournie uniquement par le générateur. Ce système a pourtant un inconvénient : bien que rares, toutes réparations au niveau des accumulateurs nécessite des soudures et sont donc difficiles.

Assez rapidement Henri Tudor commence à se désintéresser des installations électriques et se tourne entièrement vers la fabrication et l’amélioration des accumulateurs au plomb. Cependant dès 1889, de nombreux habitants de Rosport travaillant dans l’usine Tudor frères et Schalkenbach, se plaignent de ne pas pouvoir profiter des équipements qu’ils construisent. Ce n’est qu’en 1901 que Rosport bénéficie enfin d’un éclairage électrique.

Une centrale électrique dans l'abbaye d'Echternach

En 1886, Henri Tudor propose à la Ville d’Echternach de remplacer les réverbères à pétrole par un système d’éclairage électrique.

Après quelques réticences mais face à l’assurance de Tudor que le système fonctionnant à l’Irminenhof est extrapolable à une plus grande échelle, la commune accepte le projet. Fin 1886, l’abbaye d’Echternach abrite les équipements nécessaires à un éclairage électrique stable et constant et la ville peut profiter de cette nouvelle technologie. Rapidement, Tudor ajoute une deuxième chaudière à vapeur pour augmenter la puissance du réseau et pour y raccorder un plus grand nombre de demeures privées. L’éclairage d’Echternach capte l’attention à l’étranger et pousse des villes, notamment des villes belges, à faire appel à Henri Tudor. Celui-ci fonde la Société Anonyme Belge pour l’Eclairage Public par l’Electricité pour faciliter ses activités dans ce pays.

Pratiquement dès le début de ses activités industrielles, Tudor s'associe à Adolph Müller. Cet agent commercial représentera à partir de 1887 les frères Tudor en Allemagne. Un an plus tard il signe un accord avec les frères Tudor et obtient le droit exclusif de fabriquer et de vendre des accumulateurs Tudor en Allemagne, Europe Centrale, Europe de l'Est et Scandinavie.